Publié le 2 août 2017 Affichages : 2583
Catégorie : NEWS
MEMORANDUM DU FNL SUR LE PROCESSUS DE PURIFICATION POLITIQUE MENEE PAR LE PARTI AU POUVOIR A BUJUMBURA
L’extermination des militants et sympathisants du Parti FNL particulièrement, ainsi que d’autres opposants en général, continue à grande échelle. Elle est mise en exécution par le CNDD-FDD, parti-État burundais.
L'évolution politico-sécuritaire au Burundi mérite une attention particulière, puisque le verrouillage de l'espace politique de plus en plus musclé annonce, si on n'y prend pas garde, l'instauration totale d'une dictature déterminée à en découdre avec toute idée de réconciliation nationale et de paix pour tous.
Ce n’est plus un secret pour personne, la chasse aux militants des FNL bat son plein à travers tout le pays. Des arrestations, des séquestrations, des tortures et assassinats sont quasi quotidiens, commandités par le parti au pouvoir et perpétrés au travers de ses organes de répression, dont le Service National de Renseignement (SNR), la police ainsi que sa triste milice ainsi dénommée « Imbonerakure ».
L’assassinat, le 23 mai 2017, de Twagirayezu Pasteur, militant du parti FNL, par Ntereke Alphonse, chef des Imbonerakure à Ntega et Havyarimana Jean Claude, chef des Imbonerakure sur la colline Yaranda, avec la complicité de Ngabonziza Alphonse (alias Murovyi), administrateur de la commune Ntega, est des plus révélateurs!
Ainsi, pour bien cerner et stigmatiser les actuelles et futures personnes à abattre, Sylvestre Ndayizeye, le président national des Imbonerakure a haussé le ton et marqué le rythme de la marche future à suivre. C’était lors d’une descente inaugurale, organisée le 11 juin 2017, en commune Mubimbi, province Bujumbura. Adolphe Banyikwa, nouveau recru du Service National des Renseignements (SNR), impliqué jusqu'au cou dans l’élimination des FNL, était l’invité de marque. Dans son mot de circonstance, l’orateur du jour a expliqué que le CNDD-FDD est entrain d'appliquer à la lettre la politique du PALIPEHUTU. Il en a ainsi profité pour appeler à l’unité de tous les hutu autour du parti-État.
Leur unique ennemi: l’Honorable Agathon RWASA et militants FNL toujours fidèles, pour leur clair rejet d’une politique mensongère, sectaire et partisane. C’est pourquoi «il faut combattre Honorable Agathon RWASA par tous les moyens », a martelé Ndayizeye. Ceux qui savent et suivent les manigances et stratagèmes du CNDD-FDD ont vite compris les propos de ce zélé lieutenant de NKURUNZIZA.
En revanche, cette descente a été longuement et largement médiatisée à la Radio-télévision nationale du Burundi (RTNB) et celle du parti (Rema FM), avec des images que Banyikwa compte utiliser pour siphonner davantage de FNL, sans trop d’espoir! En plus de cette propagande du mensonge, les sbires de Bujumbura achètent les consciences des gens, dans le seul but d’affaiblir Agathon RWASA au profit de leur parti.
La question que d'aucuns se posent est d'expliquer depuis quand et comment le CNDD-FDD a vraiment accepté les revendications officielles du FNL jusqu'à se réclamer de la philosophie ou de l’idéologie politique de GAHUTU Rémy?
Nous allons ci-après éclaircir la situation et donner réponse à ceux qui ont été abusés par de tels propos mensongers et à mobile politique. Nous aimerions nous arrêter sur certains crimes imprescriptibles commis par le parti présidentiel contre les militants FNL et ainsi, dresser le bilan de la situation dans laquelle se trouvent nos militants.
Quelle autre bataille du CNDD-FDD, que celle qui a emporté des milliers d’innocents particulièrement les FNL? Des exemples sont légions! Qui ne se rappellera pas de vieilles mamans de Kinama, frappées et humiliées devant leurs petits enfants, arrêtées et exposées au stade FFB, sous un soleil de plomb en 2004, 2005, 2006? Que conclure de tous ces morts en masse lors de l’opération baptisée "MUKUBE" de 2004 à 2006 dans Bujumbura-Rural, où des innocents, accusés de collaborer avec les FNL, étaient arrêtés systématiquement dans les églises, écoles, marchés publics, rues, avant d'être maltraités, démembrés et même enterrés vivants?
Le commanditaire de cette opération macabre était bien Nzigidashira Léonce (alias Tchekundo), alors commissaire de police dans Bujumbura Rural et natif de cette province. Ce criminel de renom n'a même pas épargné ses propres parents biologiques, tellement que la récompense aura été la promotion de sa femme au poste de Gouverneur de la même province.
Malheureusement, les tueries ne se sont pas limitées à la seule province. Plus loin au nord du Burundi, d’aucuns se souviendront des dizaines de militants FNL qui ont subi la mort la plus atroce avant d'être jetés embrochés, dans la rivière Ruvubu en 2006. Nous ne pourrons jamais oublier les jeunes élèves enlevés dans différentes écoles, sur le chemin de l’école ou chez eux, dont les corps seront jetés dans diverses rivières du pays ou enterrés à la va-vite, ou tout simplement les corps ne seront parfois jamais retrouvés. L'on déplore également la vague de persécutions qui s'est abattue sur les FNL au cours de l’opération baptisée « SAFISHA » à partir de juin 2010 jusque pratiquement avril 2015: des enseignants flagellés, ligotés devant leurs élèves! Quelle humiliation!
De surcroît, il a déclaré que les crimes commis par des Imbonerakure sont l'œuvre des FNL infiltrés dans leurs rangs, dans la perspective d’accuser injustement l’Honorable RWASA.
A quelque chose, malheur est bon, dit-on! Par cette assertion, le Général aura le mérite d’avoir reconnu explicitement que leur milice Imbonerakure existe bel et bien et qu’elle est redevable d’exactions multiples. Conséquemment, ils devront, tôt ou tard, en assumer les responsabilités.
Face à la situation de gestion calamiteuse et honteuse de l’Etat, aux incohérentes et anachronismes dans la gestion politico-économique de la chose publique, nous nous voudrions informer ce qui suit tant à l’opinion nationale qu’internationale:
Par ce qu’il qualifie de 5ème tête, il réaffirme publiquement sa collaboration depuis toujours dans l’extermination des FNL et surtout son rôle de conseiller direct de NKURUNZIZA en matière de sécurité pour son excès de zèle. Jacques Bigirimana est alors l’un des bras droits de l’appareil oppressif et répressif du président NKURUNZIZA. C’est en ce sens qu’une certaine Jeanne Ndimubandi, sa secrétaire, a été dépêchée en commune Rumonge ce 22 juillet 2017 dans le cadre du même plan d’extermination des FNL par le même mercenaire de NKURUNZIZA. Sa mission était d’énoncer une nouvelle définition de la démocratie selon NKURUNZIZA, qui serait ni plus ni moins et sans considération autre qu’ « une dictature dans laquelle un Hutu est chef », soulignera-t-elle en substance. Elle enfoncera le clou en assumant que « les FNL d’Amizero y’Abarundi veulent prendre le pays par les armes ». Il est alors évident que tous les moyens sont utilisés par NKURUNZIZA, y compris des montages grossiers, pour venir à bout des FNL. Pourtant, nous sommes et restons déterminés depuis 1980 à mettre fin à tout système sectaire, injuste et dictatorial, pour instaurer une vraie démocratie, respectueuse des valeurs de dignité, de respect de la vie humaine, et de justice pour tous, tel que prônée par notre héros GAHUTU Rémy. En conséquence, pour faire taire toute voix discordante, la sécurité de l’Honorable RWASA est en péril, sa garde rapprochée est considérablement réduite, sans raison et sans aucune explication. Certains de ses garde du corps ont été arrêtés, d’autres mis en garde à vue et interdits de retour dans leurs unités. Ce qui est plus marrant, c’est que l’essentiel des éléments de sa protection sont retirés de leur poste et ne sont jamais remplacés comme le prévoit la loi. La seule explication se trouve d’augmenter la pression sur le leader charismatique des FNL et ainsi s’assurer d’une faible résistance lors d’un éventuel assaut fatal sur son convoi.
De ce qui précède, nous interpellons le pouvoir de Bujumbura sur le fait que les crimes contre l’humanité qu’il continue de commettre sont imprescriptibles. Tôt ou tard, les responsables seront traduits devant les juridictions compétentes. Ainsi, nous recommandons la dissolution immédiate de sa milice et l’abandon de son plan d’assassinat contre l’Honorable Agathon RWASA car il aurait de graves conséquences, amplifierait la spirale de violence, et le pouvoir actuel en assumerait seul les responsabilités. Nous saisissons cette occasion pour mettre le pouvoir CNDD-FDD en garde contre toute tentative de modification de la Constitution burundaise qui, pour nous et la majorité de Burundais est une« LIGNE ROUGE » que le pouvoir ne devrait guerre franchir.
Le parti CNDD-FDD doit accepter de se présenter à la table de négociations sans conditions et sans tergiversation aucune, seule gage d’un avenir sûr et rassurant pour la cohésion du peuple burundais, ainsi qu’une paix durable pour toute la région des Grands lacs et l’EAC.
Le Parti FNL note enfin qu’une année après la résolution 2303 du Conseil de Sécurité, la Communauté Internationale s’est toujours montrée incapable de fléchir l’arrogance et l’entêtement du pouvoir de Bujumbura. Selon ses rapports, la violence s’est dangereusement amplifiée. Nous sommes en droit de penser que la présence des 228 policiers aurait épargné certaines vies fauchées depuis par la milice Imbonerakure. Comment le peuple burundais croira en la crédibilité de cette Communauté Internationale lorsque ce même peuple est décimé jour et nuit par les mêmes services d’Etat et d’un parti sans cohérence ni respect et qui ne s’inquiète outre mesure?
Le peuple burundais ne voudrait pas d’une Communauté Internationale qui regrettera après coup des morts alors qu’elle pouvait les protéger ou les secourir avant l’apocalypse annoncée par NKURUNZIZA en fin d’année dernière lors de sa croisade de prière à Rutana. Les morts sont certes les nôtres, mais ils sont avant tout des âmes burundaises.
C’est pour cela qu’au regard de leurs nobles engagements vis-à-vis de l’histoire que le parti FNL prend le peuple burundais à témoin et ré-exhorte le Conseil de Sécurité des Nations Unies à mettre le Burundi sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies afin de dépêcher une force internationale de protection de la population.
Nous demandons à l’organisation de l’Afrique de l’Est « EAC » à faire pression suffisante et ramener NKURUNZIZA à la raison, et le persuader à se présenter à la table des négociations inclusives et sans condition. À la CPI, nous demandons d’entamer des enquêtes sur les crimes commis au Burundi, depuis la prise du pouvoir par le CNDD-FDD en 2005.
Fait à Bujumbura, le 25 juillet 2017
Pour le parti FNL,
Aimé MAGERA, porte parole